Créé en 1920, le statut des cheminots fait partie des institutions du travail les plus anciennes encore existantes. Il permet à tous les travailleurs œuvrant dans les postes touchés de recevoir de nombreux avantages à titre professionnel dont ils peuvent jouir avec leur famille. En mettant en place la réforme de la SNCF, le premier ministre Édouard Philippe s’est donc mis dans une situation complexe avec des mouvements de grèves incessants depuis le 22 mars passé. À l’approche de la présentation de la loi concernant ce sujet, découvrons ensemble les arguments pour ou contre la réforme du statut des cheminots.
Une question d’égalité sociale
Pour le premier ministre Édouard Philippe, la suppression du statut des cheminots va de pair avec la mise en place d’une uniformité des avantages sociaux pour tous les travailleurs français. Dans son argumentation, il affirme que ce n’est pas juste que les cheminots aient la garantie de l’emploi, la garantie des 35 heures, des visites médicales gratuites, des billets de train gratuits pour eux et leur famille. Sans compter leurs 22 dimanches sans travail et la gratification de 8 % de leur salaire pour les cheminots de la CFDT ainsi qu’une gratification de vacances à hauteur de 250 euros. Pour terminer, un treizième mois leur est offert.
Les défenseurs de la réforme tablent aussi sur le fait que ce statut avait été créé pour les cheminots parce qu’ils effectuaient un métier difficile. Cette option avait pour but au départ d’utiliser longtemps ces ouvriers dont la formation exige de longues années. Toutefois, les contraintes de travail qui pesaient sur les cheminots par le passé ont été simplifiées et mieux réparties dans le temps pour peser moins dans leur vie familiale.
Ce statut est aussi une énorme perte financière dans un contexte où le transport est ouvert à la concurrence à travers les options telles que Blablacar et les cars Macron.
Des cheminots pas toujours en vacances
Contrairement aux idées reçues sur le statut des cheminots fonctionnaires, ils travaillent 35 heures, les jours de congés sont chiffrés à 28, chacun étant payé, ce qui équivaut à un jour de plus que la durée prévue par le Code du travail. De plus, ils ne bénéficient plus de la prime au charbon bien que de nombreuses personnes continuent à le croise.
Même si la SNCF ne va pas être privatisée pour l’instant, elle va devenir une société anonyme, ce qui est généralement la voie pour devenir un investissement privé selon les syndicats. En utilisant le statut des SA, la SNCF Réseau et la SNCF Mobilités s’ouvrent à des capitaux publics et seront ainsi moins sociales car plus axées sur la rentabilité et le bénéfice.
Enfin, il faut noter qu’ils ne reçoivent aucun paiement en période de grève.
Une suppression progressive du statut de cheminot
En optant pour une disparition progressive du statut de cheminot qui sera remplacé par des contrats de droit commun, il sera possible de mettre en place cette mesure sans pour autant affecter les cheminots actuellement en fonction, qui pourront profite de ces avantages pendant quelques années encore.
De plus, selon le premier ministre, interviewé le 26 février dernier, « rien dans le texte ne concerne les retraites des cheminots », ce qui leur permettra de profiter de leur retraite sans trop de stress.
En bref, la réforme du statut des cheminots n’est donc pas en soi une mauvaise idée, car la SCNF va mal financièrement, sa dette étant estimée à près de 46 milliards d’euros !